Je le dis souvent et je le répète encore : je ne place jamais un perroquet seul dans une famille.
Pour moi, c’est non négociable. Soit la famille a déjà un perroquet compatible, soit elle adopte une paire. C’est une question de respect envers l’animal.
Le perroquet est un animal hautement grégaire. Dans la nature, il vit en groupe, parfois en couple, mais rarement seul. Les touis célestes, par exemple, se déplacent en petites volées très soudées.
Les conures à joues vertes forment des groupes familiaux de plusieurs individus. Les aras ou les cacatoès peuvent vivre en grandes bandes sociales. Leur vie est rythmée par les contacts, les échanges, la coopération, les alertes de groupe, le toilettage mutuel, les appels vocaux constants.
L’humain ne pourra jamais remplacer tout ça. Même en étant attentionné, présent, dévoué… on ne sera jamais un congénère. On ne parle pas leur langage, on ne dort pas sur une branche collé-collé, on ne vole pas en duo pour aller chercher des fruits. On est une autre espèce.
Et souvent, ce que les gens appellent un perroquet "proche de l’humain" est en fait un oiseau qui n’a pas le choix, qui s’attache à ce qu’il peut pour survivre dans un monde qu’il ne comprend pas toujours. Et ça, ce n’est pas un lien sain.
Est-ce que ça veut dire que tous les oiseaux vont s’adorer dès le jour 1 ? Non. Mais avec une bonne intégration, du temps, du respect de leurs signaux, on met toutes les chances de notre côté pour qu’ils développent au minimum une tolérance, et bien souvent, une belle complicité.
Même quand ce n’est pas un "match parfait", la simple présence d’un autre oiseau peut faire une énorme différence. Ça permet des échanges vocaux, ça stimule leur curiosité, ça leur montre des comportements à imiter (manger des légumes, jouer, voler, etc.). Ils se sentent moins seuls.
Oui, dans certains cas rares, la cohabitation peut amener du stress. Mais bien souvent, ce n’est pas la faute des oiseaux, mais plutôt des conditions de détention : pas assez d’espace, présence d’une cage (territoire), nourriture mal répartie, humain qui devient "ressource" à défendre. Quand on corrige ça, la dynamique change.
Il est plus que temps que les éleveurs et les animaleries arrêtent de vendre les perroquets un par un. Ce sont des animaux sociaux, pas des bibelots. Si on commençait par les vendre en paire, on réglerait déjà énormément de problèmes de comportements, de détresse et d’abandon.
Bref, un perroquet a besoin d’un congénère. Pas pour nous faire plaisir, mais pour répondre à ses besoins biologiques les plus fondamentaux. Et si on prétend vouloir son bien, on doit le respecter jusque dans sa nature la plus profonde.
© Catherine Baribeau – Le Perroquet Informateur