C’est probablement l’une des phrases les plus absurdes qu’on peut entendre quand quelqu’un amène son perroquet à l’extérieur… sans harnais, sans cage de transport. « Non, mais j’y fais confiance. » Comme si la confiance pouvait annuler les lois de la biologie, les réflexes de peur ou les risques de l’environnement.
Un perroquet n’est pas un chien. Ce n’est pas un animal domestiqué. C’est un oiseau sauvage, même né en captivité. Il reste guidé par des instincts profonds : le vol de fuite, l’évitement du danger, la curiosité, la panique.
Sortir son perroquet dehors sans aucune protection, c’est de l’inconscience. Que ses ailes soient taillées ou non ne change rien à la STUPIDITÉ de l’acte.
Ailes taillées ? L’oiseau est une petite "balloune" conçue pour voler. Un coup de vent, une frayeur, et il peut se retrouver projeté, incapable de se poser correctement. Et là, bonjour les blessures graves… ou la fuite, malgré tout.
Ailes intactes ? C’est encore pire. En cas de peur ou de surprise, c’est le vol de panique. Et un perroquet, même en intérieur depuis des années, peut s’éloigner de plusieurs kilomètres, désorienté, perdu, incapable de retrouver son chemin.
Dire qu’on lui fait confiance dans ce contexte, c’est se convaincre soi-même pour justifier une décision égoïste. Ce n’est pas pour l’oiseau qu’on le fait, c’est pour soi. Pour le "trip", pour les likes, pour l’image. Et pendant ce temps, on met sa vie en jeu.
Ce n’est pas une question de liberté. Si vous croyez aux droits des perroquets d’être libres, alors n’en achetez pas. Parce qu’un perroquet captif n’est jamais libre. JAMAIS.
L’amener dehors sans protection, ce n’est pas répondre à son besoin de voler. C’est l’exposer à mille dangers qu’il ne comprend pas, qu’il ne contrôle pas. Et quand il se perd, ou meurt, ou se fait attaquer, on dira que c’était un accident.
Précision importante : Ce texte ne vise pas les personnes formées au vol libre, qui ont suivi des formations rigoureuses, qui comprennent les risques, les protocoles, la météo, les signaux de stress, le rappel et la réalité d’un entraînement spécialisé. Ce texte parle des gens qui, sans aucune connaissance ni précaution, se disent simplement : « J’y fais confiance. »
Chaque année, des centaines de perroquets sont perdus parce qu’ils ont été sortis sans protection.
Selon les données de plusieurs refuges et groupes de secours, plus de 50 % des signalements d'oiseaux disparus surviennent au printemps et à l’été, quand les gens veulent « prendre l’air » avec leur perroquet.
La majorité ne sont jamais retrouvés.
On ne joue pas avec la vie d’un être vivant pour son propre plaisir. On le protège, ou on assume qu’on n’était pas prêt à en prendre soin.
Et si vous agissez ainsi en sachant les risques, alors ce n’est plus de l’ignorance… c’est de la stupidité à l'état pur!
© Catherine Baribeau – Le Perroquet Informateur