À chaque fois que quelqu'un tente de me faire taire ou de discréditer ceux et celles qui dénoncent la captivité des perroquets, il ne fait que mettre en lumière une chose : ce système n’a plus sa place. Il est dépassé, nuisible, et fondamentalement injustifiable.
Les perroquets ne sont pas des animaux domestiques comme les autres. Ce sont des êtres hautement intelligents, émotionnellement complexes, curieux, sensibles, sociaux et profondément affectés par l’isolement. Leur captivité n’est pas un mode de vie acceptable, c’est une détresse chronique, trop souvent banalisée.
Les faits parlent d’eux-mêmes :
75 % des perroquets captifs changent de foyer au moins une fois (Parrot Welfare Organization, 2021).
40 % développent des comportements autodestructeurs : arrachage de plumes, cris incessants, agressivité, retrait social (Luescher et al., 2006).
Leur espérance de vie, qui peut atteindre 60 ans en nature, est souvent réduite de moitié en captivité due à des conditions de détention inapropriées (IAPP, 2022).
Et pourtant, voilà ce qu’on m’a lancé sans détour :
« Ta dénonciation fait réagir ton petit groupe seulement… Les gens qui veulent un perroquet gratis vont te suivre. Et c’est ça qui tue les refuges. Car tout travail doit se payer. »
Traduction?
Ce ne serait pas l’élevage de masse ni la surproduction de bébés perroquets qui saturent les refuges… mais bien ceux qui essaient d’en sauver.
Soyons sérieux.
Ce ne sont pas les voix qui dénoncent l’exploitation qui mettent les refuges en péril. Ce sont les pratiques commerciales irresponsables, les achats impulsifs, la reproduction motivée par le profit, et le déni collectif des besoins fondamentaux de ces animaux.
Faut-il rappeler que les refuges(encadrés ou pas, on connait la situation au Québec soyon franc) existent parce que les perroquets deviennent invivables… une fois brisés par le système?
On ne sauve pas un perroquet pour se faire aimer. On le sauve parce qu’il n’a plus d’option. Et oui, souvent, gratuitement. Parce que son prix réel, c’est sa SOUFFRANCE.
Éduquer, ce n’est pas enjoliver l’exploitation.
C’est l’abolir là où elle n’a jamais eu sa place.
Le progrès, c’est d’adopter un oiseau déjà en détresse. C’est soutenir les refuges. C’est cesser de cautionner des pratiques archaïques. C’est remettre en question un système construit sur l’égo et l’ignorance.
Le sort des perroquets est une crise planétaire. Et chaque voix qui s’élève fait pression pour un changement concret.
Hey, vous qui se dites POUR le bien-être des perroquets, oui, vous! Quand vous aurez pris le temps de visionner les trois jours de conférences du Sommet sur la crise mondiale des perroquets, disponibles ici (attention c'est en anglais.. ça demande un effort) :
https://www.allianceforparrots.org/2024-parrot-crisis-summit
… on pourra en reparler. D’égal à égal. Avec les mêmes faits. Et le même souci du bien-être animal.
Alors je vous demande, ceux qui veulent des perroquets GRATIS :
Vous en pensez quoi, vous, de ce genre de propos?
© Catherine Baribeau – Le Perroquet Informateur