Derrière ses airs timides et son plumage immaculé, le Goffin cache un cerveau hyperactif, une énergie explosive, et un besoin constant d’apprendre. Il est petit par la taille, grand par la complexité.
Le Cacatoès de Goffin est endémique des îles Tanimbar, dans les Petites îles de la Sonde orientales (Indonésie), dont l’île principale est Yamdena.
Il vit dans les :
Forêts tropicales humides de plaine,
Forêts secondaires,
Zones cultivées arborées,
Et parfois proximité des habitations humaines, notamment les palmeraies.
Ce cacatoès fait partie du genre Cacatua, sous-genre Licmetis, regroupant plusieurs espèces de cacatoès blancs à bec clair.
Pendant longtemps, il était considéré comme une sous-espèce du Cacatoès à huppe blanche (Cacatua alba), mais il est aujourd’hui reconnu comme une espèce distincte, plus petite, avec un comportement encore plus vif et manipulateur.
Dans la nature, il se nourrit de :
Graines et noix tendres,
Fruits (papaye, banane, mangue, figues),
Fleurs,
Écorces,
Et parfois insectes, larves ou termites.
Il est souvent vu au sol ou dans les feuillages bas, explorant avec sa langue et son bec chaque recoin. Il joue un rôle dans la dispersion des graines et la pollinisation.
Le Cacatoès de Goffin est très social, vivant en petits groupes familiaux de 3 à 10 individus. Il est actif dès l’aube, très bruyant au lever du jour, mais plus calme ensuite.
Son cri est aigu, rapide, répétitif, mais moins puissant que chez les grands cacatoès. Il passe ses journées à grimper, creuser, démonter, lancer, mordiller et interagir. Il explore tout avec ses pattes extrêmement précises.
La saison de reproduction coïncide avec la saison sèche (généralement de mai à octobre). Le couple nidifie dans une cavité naturelle d’arbre.
La femelle pond 2 à 3 œufs, incubés pendant 24 à 26 jours. Les oisillons prennent leur envol vers 8 à 9 semaines, mais restent dépendants durant encore plusieurs semaines.
Le couple est monogame, avec un lien de longue durée très solide.
Le Goffin est l’un des perroquets les plus étudiés au monde pour ses capacités cognitives. En laboratoire, il a démontré la capacité à :
Fabriquer des outils à partir de matériaux bruts,
Résoudre des puzzles à étapes multiples,
Comprendre des mécanismes complexes,
Imiter des gestes humains,
Et même copier des comportements sociaux d’autres individus.
Il est capable d’inhibition comportementale, ce qui signifie qu’il peut contrôler une impulsion pour atteindre un objectif, une rareté chez les oiseaux.
Petit, silencieux… et extrêmement exigeant :
Besoins cognitifs énormes,
Tendance à manipuler, ouvrir, démonter tout (y compris les verrous, les tiroirs…),
Lien très fort avec un humain ou un congénère,
Forte propension à développer des troubles psychologiques en cas d’ennui ou de négligence.
Sans stimulation adaptée, le Goffin peut rapidement développer :
Arrachage de plumes,
Comportements stéréotypés,
Agressivité défensive,
Dépendance émotionnelle excessive.
En captivité, certains Goffins ont été filmés en train de fabriquer des crochets, des spatules, des coins, des bâtons à lames, selon le type de puzzle qu’on leur présentait.
En laboratoire, un Goffin a résolu un puzzle à 5 verrous enchaînés, chacun nécessitant une action différente, sans démonstration préalable.
© Catherine Baribeau – Le Perroquet Informateur