Trop souvent, je vois des passionnés commencer avec un ou deux perroquets, puis, presque sans s’en rendre compte, ils en accumulent dix, quinze, voire plus, moi la première. Cette accumulation peut sembler bien intentionnée au départ, mais elle atteint souvent un point de non-retour où les oiseaux souffrent d’un manque d’attention, d’enrichissement ou de soins. Où est la limite ?
Chaque oiseau supplémentaire implique :
Plus de ménage : Les plumes, la poussière et les saletés s’accumulent rapidement.
Plus de temps : Chaque perroquet a besoin d’interaction individuelle et d’un environnement enrichissant.
Plus de dépenses : Nourriture, jouets, soins vétérinaires… les coûts montent vite.
Plus de destruction : Les perroquets sont des animaux curieux et destructeurs par nature. Cela signifie qu’il faut constamment remplacer les jouets usés ou réparer les dégâts qu’ils causent.
Même si vous avez une volière extérieure ou une pièce dédiée à vos oiseaux, il faut savoir s’arrêter. La taille de l’espace n’est pas le seul facteur à considérer :
Une volière surpeuplée peut entraîner du stress ou des conflits entre oiseaux.
Une pièce dédiée ne remplace pas l’interaction individuelle dont chaque oiseau a besoin.
Plus vous augmentez le nombre d’oiseaux, plus vous devez assumer les frais liés à :
L’enrichissement du milieu (jouets variés, perchoirs adaptés, activités stimulantes).
La nourriture (les perroquets ont besoin d’une alimentation équilibrée et parfois coûteuse).
Les soins vétérinaires (prévention et traitements).
L’accumulation excessive d’animaux est un problème sérieux connu sous le nom de syndrome de Noé ou animal hoarding. Voici ce que j’observe fréquemment chez certaines personnes qui accumulent trop d’oiseaux :
Nombre excessif d’animaux, dépassant la capacité à fournir des soins adéquats (nourriture, hygiène, espace).
Conditions insalubres, même dans des espaces dédiés comme des volières ou des pièces fermées.
Animaux négligés, souvent malades ou mal nourris faute de moyens ou de temps.
Déni du problème, refusant d’admettre que la situation nuit aux oiseaux.
Isolement social, évitant les visiteurs ou l’aide extérieure.
Ces comportements traduisent souvent une volonté sincère de "sauver" les oiseaux … mais ils finissent par leur nuire.
Face à la crise actuelle de surpopulation aviaire, il est tentant d’accueillir toujours plus d’oiseaux en adoption. Mais il est crucial de se poser ces questions avant d’accepter un nouvel oiseau :
Ai-je assez d’espace pour lui offrir un environnement adapté sans surcharger ma volière ou ma pièce dédiée ?
Ai-je suffisamment de temps pour interagir avec chaque oiseau individuellement ?
Puis-je maintenir un environnement propre et sain, même avec plusieurs oiseaux ?
Ai-je les moyens financiers pour couvrir ses besoins (nourriture variée, jouets renouvelés régulièrement, soins vétérinaires) ?
Surcharger les familles adoptantes n’est pas une solution durable, la majorité des oiseaux devront tôt ou tard être relocalisés.
Une personne m’a dit un jour :
« Plus tu prends d’oiseaux, plus tu diminues la qualité de vie des autres. »
Cette phrase est tellement vraie… Chaque oiseau mérite une attention individuelle et un environnement adapté . Même dans une volière bien aménagée ou une pièce dédiée, trop d’oiseaux peuvent nuire au bien-être général en raison du manque d’espace ou de ressources.
Atteindre 11 perroquets à été ma limite. C’est beaucoup ! J’y consacre pratiquement toute ma vie et une grande partie de mes revenus . Entre l’achat constant de matériaux pour jouets la nourriture spécifique dont ils ont besoin et les visites chez le vétérinaire, cela représente un investissement énorme – en temps comme en argent.
Je me demande sérieusement comment ceux qui en ont davantage font pour gérer tous ces aspects sans compromettre le bien-être des oiseaux .
© Catherine Baribeau – Le Perroquet Informateur