Je vois souvent passer dans les groupes des questions sur l’adoption d’un seul perroquet, sur la taille des ailes, ou sur les coûts ("je trouve ça cher, donc je vais adopter...").
À chaque fois, j’ai un pincement au cœur, parce que mon souhait le plus cher, c’est que les gens comprennent réellement ce qu’implique la vie avec un perroquet.
Qu’ils prennent le temps de réfléchir, de s’informer, et qu’ils cessent de prendre ce genre de décision sur un simple coup de tête.
➡️Déjà, juste dire qu’on veut "un" perroquet, pour moi, c’est une preuve claire qu’on ne connaît pas du tout cet animal ni ses besoins fondamentaux.
Et si on ne comprend pas ce point-là, le reste passera tout droit aussi.
Je ne peux pas conseiller quelqu’un qui s’entête à ne pas respecter ce besoin social fondamental.
1. Un perroquet seul, ce n’est pas une vie.
Ce sont des animaux hautement sociaux. Vivre sans congénère, c’est une souffrance. Il en faut au minimum deux, idéalement de la même espèce. C’est une base non négociable.
2. Une cage n’est pas un espace de vie.
Un oiseau, aussi petit qu'il soit, ça vole. C’est un besoin biologique. La cage peut être un lieu de repos ou de sécurité, mais elle ne doit jamais être leur seul espace.
3. Les ailes, c’est sacré.
Empêcher un perroquet de voler, c’est lui enlever sa santé physique, son équilibre mental, et nuire à la relation que vous bâtirez ensemble. Un perroquet, ça vient avec des ailes.
4. Le calme, oubliez ça.
C’est bruyant, désordonné, ça crie, ça ronge, ça fait ses besoins n’importe où. C’est un bébé chiot qui ne grandira jamais. Si le silence est sacré chez vous… un perroquet ne s’y sentira jamais bien.
5. Leur alimentation est complexe.
Pas de graines à volonté. Il faut préparer une nourriture fraîche, variée, adaptée chaque jour. Il faut du temps, des connaissances, et une vraie volonté d’apprendre.
6. Il faut les occuper sans cesse.
L’ennui est leur pire ennemi. Il faut stimuler leur intelligence, offrir des jouets, des interactions sociales de qualité, de l’exploration. Ce n’est pas un animal décoratif : c’est un cerveau avec des ailes.
7. C’est un engagement qui bouleverse une vie.
Vacances, voyages, grasses matinées… il faudra tout repenser. Les absences longues ou fréquentes sont incompatibles avec leur équilibre. C’est un engagement quotidien, sur plusieurs décennies.
8. C’est coûteux.
Un vétérinaire aviaire, ce n’est pas donné. Les consultations comportementales non plus. Et il faut y recourir. Ce ne sont pas des dépenses facultatives.
9. Ce n’est pas grave de dire non.
Si tu réalises que tu n’es pas prêt, tu ne échoues pas. Tu fais preuve de sagesse. Ce n’est pas un rejet, c’est un respect : de toi-même, de ta famille, et surtout de l’oiseau.
10. Et si tu dis oui, dis-le en connaissance de cause.
Informe-toi. Forme-toi. Et surtout : adopte un oiseau de refuge.
Les perroquets changent de famille en moyenne tous les 3 ans. Ils souffrent. Ils attendent. Et ils méritent une seconde chance.
Non, on ne se pratique pas avec une perruche ou une conure.
Non, un bébé perroquet n’est pas plus facile.
Non, un oiseau gratuit n’est pas “brisé”.
Non, ton oiseau ne t’aimera pas moins s’il a un congénère.
Et non, on ne “retourne pas” un perroquet comme un objet.
Un perroquet n’est pas un animal pour tout le monde.
Et c’est correct.
Mais si tu choisis ce chemin, fais-le avec respect, lucidité et engagement parce que tu seras responsable de son bonheur… pour les 20, 30, 40 prochaines années.
© Catherine Baribeau – Le Perroquet Informateur